Bartillat Edition
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D

ISBN : 9782841005536
Parution : 13/03/2014
Prix : 20 €
176 pages
Format : 140 x 205
Traducteur : André Gabastou
Préfacier : Odile Felgine

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Dialogue
Jorge Luis Borges



Résumé

Lorsque Victoria Ocampo interroge Jorge Luis Borges, il en résulte en 1969 un passionnant livre d'entretiens (Diálogo con Borges) sur l’univers familial dans lequel a baigné l’enfance du génie argentin à Buenos Aires. Ce dernier revient notamment sur son éducation intellectuelle. Publié pour la première fois en langue française, cet étonnant dialogue s’accompagne de nombreuses photos intimes, de lettres inédites et de témoignages réciproques sur l’auteur de Fictions et la fondatrice de la revue SUR.

Les textes ici rassemblés permettent de mesurer la proximité de ces deux êtres, conscients de leur valeur réciproque, et qui ont entretenu une amitié non exempte de complexité, fréquemment heurtée, faite de malentendus, mais très féconde sur les plans littéraire et intellectuel.

En préface, María Kodama, qui fut la femme de Borges, livre une exceptionnelle contribution. L’introduction d’Odile Felgine, biographe de Victoria Ocampo et de Roger Caillois, analyse la relation entre les deux personnages.

Ce livre passionnera tous les amateurs de l'œuvre de Jorge Luis Borges, ainsi que les lecteurs de Victoria Ocampo dont l’action décisive et les livres ont été redécouverts ces dernières années, notamment tout le pan autobiographique (Drieu, Le Rameau de Salzbourg, Lettres d’un amour défunt).

Presse

La Croix 20 mars 2014

Borges et Ocampo, une histoire littéraire argentine

L’écrivain argentin Jorge Luis Borges revit à l’occasion du Salon du livre avec ce dialogue passionnant mené par la grande intellectuelle Victoria Ocampo, et la parution de poèmes inédits.

Dialogue DIALOGUE Jorge Luis Borges et Victoria Ocampo Editions Bartillat , 164 pages , 20 €

DIALOGUE 
de Jorge Luis Borges et Victoria Ocampo 
Traduit de l’espagnol (Argentine) par André Gabastou 
Préface de Maria Kodama Introduction d’Odile Felgine 
Éditions Bartillat, 164 p., 20 € 

On sait la veuve de Jorge Luis Borges – qui veille depuis sa mort, en 1986, sur son héritage intellectuel et littéraire – très sévère avec les publications liées de près ou de loin à son défunt mari. Maria Kodama n’hésite ainsi pas à faire interdire la parution de tout ce qu’elle juge ne pas rendre grâce à la grandeur de la pensée et de la mémoire de l’écrivain argentin.

Préfaçant les deux ouvrages liés à Borges qui paraissent en France à l’occasion du Salon du livre, elle leur a en quelque sorte donné l’imprimatur. Et des sentiments personnels semblent même affleurer dans ses propos, par exemple quand elle fait allusion, en introduction de ce très beau Dialogue Borges/Ocampo, à sa propre lecture des Ruines circulaires (1). Ou quand elle évoque les poèmes d’amour inédits du maître (2) dans lesquels « cette flamme – obscure merveille –, qui n’allume en général que quelques lignes à la fin du poème, peut passer inaperçue », écrit la traductrice Silvia Baron-Supervielle.

Après avoir découvert le destin de la grande Victoria Ocampo dans la biographie que lui consacra en 1990 Odile Felgine (Criterion, aujourd’hui épuisée), puis son talent épistolaire dans ses  Lettres à Drieu la Rochelle  (1929-1944, Bartillat, 2009), c’est avec joie et appétit que l’on retrouve la femme de lettres et éditrice argentine dans ces échanges avec Jorge Luis Borges. La fondatrice de la bouillonnante revue littéraire SUR entretint avec l’écrivain une amitié « heurtée, compliquée, faite de malentendus, mais ô combien féconde », écrit Odile Felgine. Et Borges serait le fer de lance du vivier intellectuel argentin découvert par Ocampo à SUR. « En ce temps je n’existais pas (…). Mais elle vint à moi, elle me distingua quand je n’étais quasiment rien (…) j’étais comme l’homme invisible de Wells à Buenos Aires », dira d’elle l’écrivain en lui rendant hommage à l’Unesco en 1980. Elle le présentera aussi à Roger Caillois, l’éditeur français qui fera sa popularité hors de l’Argentine.

Même si ce Dialogue est majoritairement centré sur Borges, il permet une sorte d’autobiographie croisée aux allures d’histoire de la bourgeoisie argentine. L’écrivain (il a à l’époque 68 ans) y évoque ses lectures de jeunesse : la mythologie grecque et scandinave, Huckleberry Finn et Don Quichotte, son admiration pour son grand-père écrivain et pour d’autres pairs argentins, et Victoria Ocampo lui propose de commenter de nombreuses photos, ce qui donne au volume une épaisseur très affective. La fondation de SUR, en 1930, est ainsi illustrée et commentée. « Je me souviens que j’avais le sentiment que vous aviez commis une erreur, une erreur généreuse, en m’incluant », dit Borges, « SUR est l’un des événements les plus importants de la culture argentine (…) Je crois que tous les Argentins, même s’ils ne le savent pas ou ont du mal à l’admettre, ont contracté à l’égard de SUR une dette inépuisable. »

Sur le blog de Bernard Morlino : blogmorlino.com

21 mai 2014

Dialogue, de Jorge Luis Borges et Victoria Ocampo (Bartillat)

La voix de Jorges Luis Borges est inoubliable. Dans son œuvre, il aimait la thématique du double, comme Maupassant qui, lui, était malade, souffrant d’autoscopie, c’est-à-dire croire avoir rendez-vous avec soi-même. Il aimait la France car il estimait que les lecteurs français avaient amélioré son œuvre. Borges avait même l’élégance d’être humble. La France depuis Roger Caillois a établi un lien indestructible avec l’Amsud, en particulier l’Argentine.

Voici un livre destiné aux amoureux des Belles Lettres comme on disait jadis.
On peut se féliciter qu’il existe encore un éditeur pour éditer un livre aussi beau dans sa fabrication. Sur un magnifique papier ivoire, on trouve l’entretien à deux voix entre Borges et Victoria Ocampo, la fondatrice de la mythique revue SUR dont le premier numéro fut disponible dès 1931.
Avant de lire Borges, je l’ai entendu à la radio. Il parlait un français impeccable, en recherchant son souffle. Moi de l’autre côté du poste, j’avais le mien coupé. Tout ce qu’il disait était d’une beauté inouie. Beauté auditive et beauté visuelle tant il avait la capacité à faire surgir des images. Je l’entends encore parler de la Voile lactée. Je ne suis vu soudainement dans le ciel, genre Peter Pan. Quelle force dans l’évocation !
Sa voix était comme celle d’un homme qui se raccrochait au rebord de sa tombe pour ne pas être enseveli. Il en redemandait, n’avait pas fini de tout aimer, de tout dire. Quasiment, aveugle il ne voyait pas presque plus, sauf des ombres, lui qui suivait tant de fantômes, à commencer par son double.
Je ne le connaissais pourtant je reconnaissais un ami.
Borges disait que même dans le plus mauvais livre, il y a avait souvent une belle phrase et qu’il fallait donc le livre pour la trouver.
Le dialogue entre Borges et son ami et admiratrice permet à l’écrivain d’évoquer sa famille, ses parents et ses grands-parents. On les découvre sur plusieurs photos qui accompagnent la lecture du livre. Des photos en noir et blanc qui, sauvées de l’oubli, restituent bien toute la fragilité de l’existence. Que reste-t-il ? On le sait des photos, et aussi parfois des livres quand il y a un écrivain dans la famille. Le dialogue est surtout centré sur Borges mais celui-ci n’est pas un adepte du soliloque exaspérant. Il est toujours prêt à partager ce qu’il sait ou ignore. Borges est l’un des rares écrivains à entremêler avec infiniment de naturel la poésie et la réflexion, la culture et la grâce du réel. On nous dit que les deux amis ont parfois eu des tensions. On a du mal à les imaginer tant Borges et Ocampo sont complices.

-Dialogue, de Jorge Luis Borges et Victoria Ocampo, préface de Maria Kodama. Introduction d’Odile Felgine. Traduit de l’espagnol (Argentine) par André Gabastou. Bartillat, 160 p., 20 €


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