Bartillat Edition
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L

ISBN : 978284100-536-9
Parution : 29/08/2013
Prix : 29 €
678 pages
Format : 13,5 x20
Préfacier : Henri Godard

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La Vie étrange de l'argot
Émile Chautard

La Vie étrange de l’argot s’est imposé dès sa parution comme un livre essentiel sur les mots et expressions de la langue verte. Considéré comme un classique, cet inventaire témoigne de la richesse du parler des faubourgs, qui a inspiré nombre d’écrivains. Cette somme thématique s’organise selon le principe du déroulement de la vie, du berceau à la tombe. Composé de d’informations et d’anecdotes qui illustrent l’emploi et les sources des formes argotiques, il rencense plusieurs milliers de formules.

Document exceptionnel, ce maître-livre figurait dans la bibliothèque de Louis-Ferdinand Céline qui y fait référence à plusieurs reprises dans sa correspondance. Dans sa préface, Henri Godard rappelle le rôle important joué par cette œuvre auprès de l’auteur de Voyage au bout de la nuit : pour Céline, « le Chautard » est l’ouvrage de référence en matière d’argot.

D’Émile Chautard, membre « de la société de l’Histoire de Paris et de l’Ile-de-France », nous savons très peu de choses, sinon qu'il était ouvrier typographe. Outre La Vie étrange de l'argot, il est l’auteur de Goualantes de La Villette et d’ailleurs, reportage sur les bas-fonds de Paris, ainsi que d’un Glossaire typographique.



Résumé

La Vie étrange de l’argot s’est imposé dès sa parution comme un livre essentiel sur les mots et expressions de la langue verte. Considéré comme un classique, cet inventaire témoigne de la richesse du parler des faubourgs, qui a inspiré nombre d’écrivains. Cette somme thématique s’organise selon le principe du déroulement de la vie, du berceau à la tombe. Composé de d’informations et d’anecdotes qui illustrent l’emploi et les sources des formes argotiques, il rencense plusieurs milliers de formules.

Document exceptionnel, ce maître-livre figurait dans la bibliothèque de Louis-Ferdinand Céline qui y fait référence à plusieurs reprises dans sa correspondance. Dans sa préface, Henri Godard rappelle le rôle important joué par cette œuvre auprès de l’auteur de Voyage au bout de la nuit : pour Céline, « le Chautard » est l’ouvrage de référence en matière d’argot.

D’Émile Chautard, membre « de la société de l’Histoire de Paris et de l’Ile-de-France », nous savons très peu de choses, sinon qu'il était ouvrier typographe. Outre La Vie étrange de l'argot, il est l’auteur de Goualantes de La Villette et d’ailleurs, reportage sur les bas-fonds de Paris, ainsi que d’un Glossaire typographique.

Presse

Blog de Thierry Savatier 24 octobre 2013

Céline et « La Vie étrange de l’argot ».

L’argot, idiome particulièrement riche, évolue souvent plus vite que la langue dont il est issu. Le propre de la « langue verte », comme l’appelait Alfred Delvau, est précisément cette verdeur particulière, assemblage de rudesse et de vigueur dont la construction repose sur la métaphore, le calembour, l’humour (parfois noir), le détournement sémantique, en d’autres termes, sur une intense créativité. Marqueur communautaire des truands ou de groupes sociaux spécifiques (le louchebem des bouchers, par exemple), l’argot, langage codé, est censé s’adresser aux initiés désireux de communiquer entre eux sans être compris des « caves » ou des « condés ».

Les dictionnaires d’argot - généralistes ou spécialisés - abondent, tels celui de Jean-Paul Colin (Larousse), d’Albert Doillon (Robert Laffont) ou de Pierre Giraud (L’Argot du bistrot dont il fut question dans ces colonnes). On ne peut en outre passer sous silence un ouvrage de référence, L’Argot sans peine, La Méthode à Mimile d’Alphonse Boudard et Luc Etienne, parodie savoureuse d’une méthode fort connue d’apprentissage de l’anglais - personne n’a oublié la célèbre phrase : My taylor is rich....

Un autre ouvrage désormais classique vient d’être réédité, La Vie étrange de l’argot (Bartillat, 645 pages, 29 €), qui avait été initialement publiée en 1931 chez Denoël et Steele, œuvre d’un auteur encore aujourd’hui assez énigmatique, Emile Chautard. Ouvrier typographe, historien autodidacte et passionné, Chautard livre ici un curieux dictionnaire, fruit de recherches érudites, certes, comme l’atteste son abondante bibliographie et ses références, mais articulé suivant une méthode désordonnée plutôt déroutante.

L’ouvrage est en effet divisé en plusieurs sections dédiées aux malfrats (« comment ils naissent », « comment ils aiment », « comment ils vivent », « comment ils meurent »), qui relèvent de l’observation sociologique fondée sur des sources livresques, des faits divers et une expérience de terrain. On y trouvera, à titre d’exemple, tout un développement sur les maisons closes particulièrement documenté. A la suite de chacune de ces sections, l’auteur propose une nomenclature composée de termes argotiques supposés liés aux principaux thèmes abordés. Mais, là encore, la rigueur fait souvent défaut car Chautard, dans un souci d’exhaustivité peut-être, n’hésite pas à associer à chaque entrée des termes voisins ou dérivés qui auraient pu trouver leur place ailleurs, voire constituer une entrée à part entière.

Cependant, en dépit de cette composition peu académique au cœur de laquelle le lecteur progressera parfois difficilement, La Vie étrange de l’argot reste un document précieux. En premier lieu parce que l’essai se révèle riche de références variées ; mais aussi et surtout parce que ce livre constitua une source importante pour Louis Ferdinand Céline (qui publiait chez le même éditeur). Ce dernier le cite en effet dans sa correspondance, comme le souligne Henri Godard, spécialiste de l’écrivain, et préfacier de la présente réédition.

« Dans sa volonté de rompre en visière avec le français conventionnel, souligne-t-il, Céline, entre 1932 et 1936, a franchi un pas. Dans Voyage au bout de la nuit, c’était déjà une révolution que d’écrire dans ce français populaire qui était, avant lui, interdit d’écriture. Mais il existait un degré supérieur de rupture ou de provocation, et plusieurs moyens d’y atteindre. [...] En matière de vocabulaire, il y avait l’argot proprement dit, dont l’impact était encore accru par les mots de l’obscénité. Ces diverses nouveautés, jugées excessives, durent jouer, on ne sait dans quelle proportion, dans le semi-rejet qui accueillit Mort à crédit lors de sa publication [...]. »  Henri Godard aurait aussi bien pu citer les pamphlets antisémites de Céline, contemporains ou postérieurs à cette première moitié des années 1930, où l’argot apparaît plus ou moins fréquemment, comme Bagatelle pour un massacre ou L’Ecole des cadavres.

Il serait intéressant de se livrer à une lecture parallèle de Mort à crédit et de La Vie étrange de l’argot, afin de déterminer quelle part prit ce dictionnaire dans l’écriture célinienne. Un beau sujet de thèse, sans doute, mais aussi un passionnant exercice pour les amateurs du docteur Destouches, cet écrivain majeur et controversé qui fut, on s’en souvient, privé de commémoration nationale à la sauvette en 2011.

Illustration : Louis-Ferdinand Céline et son chat Bébert, photo d.r.

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