Bartillat Edition
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ISBN : 9782841004133
Parution : 29/01/2009
Prix : 14 €
160 pages
Format : 12,5 x 20
Préfacier : Jean-Jacques Mezure et Patricia Sustrac

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Lettres à un jeune homme 1941-1944
Max Jacob

Lettres à Jean Jacques Mezure



Résumé

A la fin de sa vie, Max Jacob vit retiré à Saint-Benoit-sur-Loire, petit village situé non loin d'Orléans. Il vit très chichement et entretient une correspondance avec de nombreux interlocuteurs. Parmi ces derniers, un jeune étudiant en céramique, Jean Jacques Mezure, futur ingénieur expert auprès de l'Onu, aujourd'hui retiré à Toulouse.

Au fil de ces 50 lettres, Max Jacob retrace sa vie, ses rencontres (Apollinaire, Picasso, Cocteau,…), son œuvre (Le Cornet à dés), sa conversion au catholicisme. D'origine juive, Max Jacob cheminera progressivement vers le catholicisme, observant la règle bénédictine. Le poète conseille également son jeune correspondant en matière de poésie, car ce dernier lui envoie ses vers. Ces lettres ne sont pas sans rappeler celles de Rilke à un jeune poète. Le contexte aussi tient une part capitale dans cet échange. On sent une extraordinaire tension se lever jusqu'à la fin. Max Jacob craint pour sa vie, pour celle des siens, sa sœur notamment. L'occupation allemande crée une angoisse extrême. on sait comment tout se terminera pour lui.


Max Jacob se montre tel l'histoire l'a gardé : tendre, généreux, ironique, artiste, spirituel, mystique. Un inestimable document.

 

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Presse

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" Ultimes prières de Max Jacob " : le coup de coeur de Jérôme Garcin dans Le Nouvel Observateur, 5 février 2009.

Bientôt, il sera arrêté et transféré au camp de Drancy, où il mourra, le 5 mars 1944. Deux ans plus tôt, de Saint- Benoît-sur-Loire où il ne cesse de fixer Dieu, il écrit à son jeune correspondant:

«Je souhaite une souffrance comme l'écharde dans la chair dont parle saint Paul. Je souhaite aussi la mort car ma vie est finie.»

Extrait d'une lettre parmi les cinquante, inédites, bouleversantes et aériennes, que Max Jacob, le poète fantaisiste du «Cornet à dés», juif converti sur le tard au catholicisme, adressa, entre 1941 et 1944, à un garçon de 20 ans, Jean-Jacques Mezure, qui faisait des études de céramique, s'essayait à la poésie et aspirait alors à la prêtrise.

Tandis que le ciel se charge d'orages noirs, que «Hittler» (sic) étend son monstrueux empire, que son frère et sa soeur sont déportés et gazés à Auschwitz, Max Jacob, entre un chapelet et une messe, prend le temps d'écrire ces confessions épistolaires pleines de souvenirs, de remords, de repentirs, de regrets -«Je n'ai pas assez de dévouement pour être curé de paroisse, pas assez de science pour être professeur, pas assez d'amour de la pauvreté pour être moine.»

A la manière de Rilke, il prodigue aussi des conseils littéraires et spirituels à ce jeune ami, l'assurant que «le culte de la Beauté amène à Dieu». Elles ressemblent, ces lettres d'adieu, à d'ultimes prières.

J.G.

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Luce Margonty dans La Nouvelle République, 23 mars 2009.

En 1941, Max Jacob, retiré à Saint-Benoît-sur-Loire, écrit à Jean-Jacques Mezure, étudiant en céramique à Vierzon. Ces lettres viennent d'être publiées.

Pourquoi publiez-vous ces lettres seulement aujourd'hui ?

« Je les ai d'abord cédées à la médiathèque d'Orléans pour qu'elles ne tombent pas dans l'oubli. Depuis sa mort, il y avait eu beaucoup de publications sur lui. J'ai préféré retarder leur parution pour qu'elles ne soient pas noyées au milieu. On connaît Max Jacob sous divers jours mais mal pendant ses dernières années. C'est l'occasion de découvrir une autre facette de l'homme, assez intime. »

Quelle est l'histoire de ces lettres ?

« Elles ont été en partie détruites par un bombardement mais nous avons réussi à en sauver 51. Je les ai gardées précieusement, elles m'ont toujours suivi. Nous nous envoyions deux lettres par semaine en moyenne au début. Mais fin 1942, la correspondance a diminué d'ampleur. Moi, j'étais recherché pour le STO, lui par la Gestapo. Nous avions moins de facilités et d'autres problèmes auxquels penser. »

Ce lien créé avec Max Jacob vous a-t-il accompagné toute votre vie ?

« Oui. Aujourd'hui encore, tous les matins, j'emporte son portrait dans mon bureau et j'ai un entretien avec lui. L'homme m'intéresse beaucoup, son passé de peintre et de poète. J'y pense tous les jours. Je crois aussi que le fait de ne pas s'être vu a donné plus d'ampleur à cette relation. »

Vous aviez envisagé à l'époque d'entrer au séminaire…

« Je crois que Max Jacob a pris cela un peu trop à cœur et m'a peut-être trop fortement conseillé… Je me suis posé longuement la question car j'ai eu un appel. Mais je n'y étais pas préparé. J'ai estimé que je pouvais avoir une vie convenable sans entrer au séminaire et j'ai suivi une autre voie… »

Quel regard l'homme que vous êtes devenu porte aujourd'hui sur cette correspondance ?

« Ces lettres sont toujours d'actualité. Souvent les correspondances vieillissent avec le temps. Pas celles-là. Son esprit, son vocabulaire très jeune peuvent intéresser beaucoup de gens. »

Nous n'avons dans l'ouvrage qu'une partie de la correspondance. Que lui écriviez-vous ?

« Je ne lui parlais pas beaucoup de ma vie mais je le questionnais énormément sur sa jeunesse, sa vocation littéraire, ses études, sa vie à Montmartre… Lui était curieux de me connaître, il me disait souvent “ Je ne sais rien de toi ”. »

Que sont devenues vos lettres ?

« Une fois il m'a écrit “ Je garde ta lettre ”. Sinon, il les détruisait toutes parce qu'il avait reçu la visite de la police qui avait pris des adresses sur ses enveloppes. L'un de ses bienfaiteurs avait été arrêté. Il était très surveillé par la Gestapo et réduit dans ses activités. Il notait les adresses sur ses courriers au dernier moment. »

Finalement, vous n'avez jamais réussi à le rejoindre…

« A cette période, le voyage était une épopée. Il fallait trouver un hôtel, souvent il n'y avait plus de places. Les bus au gazogène tombaient en panne. Moi-même, je commençais à travailler à Paris. Je voyais la fin de la guerre arriver et je me disais que je le verrais tranquillement après… » (1)

Max Jacob, Lettres à un jeune homme, 1941-1944 (éditions Bartillat), 14 €.

(1) Arrêté en février 1944, Max Jacob meurt quelques semaines après 

En 1941, Jean-Jacques Mezure, étudiant en céramique au lycée Henri-Brisson de Vierzon entame une correspondance avec le poète Max Jacob, retiré à Saint-Benoît-sur-Loire. Ces lettres viennent seulement d'être publiées. Jean-Jacques Mezure, aujourd'hui installé à Toulouse, a préféré retarder leur parution : « Je les ai d'abord cédées à la médiathèque d'Orléans pour qu'elles ne tombent pas dans l'oubli. Depuis sa mort, il y avait eu beaucoup de publications sur lui. Je ne voulais pas qu'elles soient noyées au milieu. »
Cet échange révèle le caractère de l'écrivain vieillissant, plongé dans la méditation spirituelle : « On connaît Max Jacob sous divers jours mais mal pendant ses dernières années. C'est l'occasion de découvrir une autre facette de l'homme, plus intime. » Ces lettres ont failli disparaître à jamais : « Elles ont été en partie détruites par un bombardement mais nous avons réussi à en sauver 51. Je les ai gardées précieusement, elles m'ont toujours suivi. »
Jean-Jacques Mezure se souvient des difficultésà entretenir cet échange : « Nous nous envoyions deux lettres par semaine en moyenne au début. Fin 1942, la correspondance a diminué d'ampleur. Moi j'étais recherché pour le STO, lui par la Gestapo. Nous avions moins de facilités. Il détruisait toutes mes lettres parce qu'il avait reçu la visite de la police qui avait pris des adresses sur ses enveloppes. Il était très surveillé et réduit dans ses activités. »
Les deux hommes n'auront jamais réussi à se voir : « Le voyage était alors une épopée, il fallait trouver un hôtel, les bus au gazogène tombaient en panne… Et puis, je voyais la fin de la guerre arriver et je me disais que je le verrai tranquillement après. »
 
“ Tous les matins je lui parle ”
 
Arrêté en février 1944, le poète meurt quelques semaines aprèsàDrancy. Mais ce lien précieux aura accompagné Jean-Jacques Mezure toute sa vie : « Tous les matins, j'emporte son portrait dans mon bureau et j'ai un entretien avec lui. Je crois aussi que le fait de ne pas s'être vu a donné plus d'ampleur à cette relation. »

Max Jacob, Lettres à un jeune homme, 1941-1944, éditions Bartillat, 14 €.

Luce Margonty
 

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