Bartillat Edition
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ISBN : 9782841004379
Parution : 19/06/2008
Prix : 22 €
288 pages
Format : 12,5 x 20
Préfacier : François Broche

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Le Livre de ma vie
Anna de Noailles



Résumé

À quelques mois de sa mort prématurée, Anna de Noailles (1876-1933) se résout à écrire ses Mémoires. Elle n’aura pas le temps de mener cet ultime projet à son terme : Le Livre de ma vie sera, en fait, le récit d’une enfance et d’une adolescence à la fin du XIXe siècle. Naissance dans une famille princière venue des rives du Danube et du Bosphore, enfance aux bords de la Seine et du lac Léman, adolescence inquiète, désordonnée, ivre de poésie et de reconnaissance : la « petite Assyrienne » chère à Anatole France ne cache rien de ses émois, de ses rêves, de ses révoltes, de ses ambitions.
La présente édition du Livre de ma vie est augmentée de deux textes peu connus : Ici finit mon enfance, avant-propos aux Poèmes d’enfance, et La Lyre naturelle¸texte d’une conférence demeurée inédite. L’ensemble compose un surprenant autoportrait de celle que Proust surnommait « une femme-mage » et Catherine Pozzi « la dame des exagérations éblouissantes ».
 
Auteur d’une biographie de référence, Anna de Noailles, un mystère en pleine lumière (Robert Laffont, 1989), François Broche assure la présentation et l’annotation de cette autobiographie singulière et attachante.

 

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Presse

 

Jean-Claude Perrier, "Réédition du «Livre de ma vie » où la poétesse Anna de Noailles raconte ses seize premières années", Le Figaro littéraire

On dirait un personnage sorti tout droit d'À la recherche du temps perdu. Anna de Noailles fut, d'ailleurs, la contemporaine de Proust et son amie. Elle et son mari serviront de modèle aux Gaspard de Réveillon dans Jean Santeuil : «La jeune femme, née Crespinelli, était une poétesse de dix-neuf ans dont La Revue des deux mondes venait de publier des vers admirables. »

Toutes les fées s'étaient, semble-t-il, réunies autour du berceau d'Anna. Née le 15 novembre 1876 dans le somptueux hôtel Bibesco, au 22, boulevard de Latour-Maubourg, en lisière du faubourg Saint-Germain, elle est la fille du prince Grégoire Bassaraba-Brancovan, héritier, par adoption, des hospodars de Valachie, province du cœur de la Roumanie. Et de Ralouka Masurus, descendante d'une illustre famille crétoise établie à Constantinople, qui comptait nombre de lettrés et de diplomates. L'enfance de la petite princesse, telle qu'elle la raconte dans Le Livre de ma vie, se passe entre Paris, cette ville qu'elle aimera passionnément, et Amphion, près d'Evian, où elle respire mieux et éprouve « l'enivrement  » de la nature.

Entre un père rude et bon, ancien militaire, et une mère sensible et musicienne, à la douceur orientale, Anna et sa sœur connurent-elles une enfance sans nuages ? Pas tout à fait. Grégoire meurt en 1886, quand Anna est âgée de dix ans à peine. Et puis la petite fille est de constitution fragile, souvent malade. Et d'une nervosité exacerbée, qu'elle « soigne » très tôt, dès six ou sept ans, en écrivant de la poésie. Des textes panthéistes et mélancoliques, qu'elle rassemblera ensuite et publiera dans Le Cœur innombrable, paru en 1901. Un premier recueil dans la veine hugolienne qui reçoit un accueil triomphal de la critique. « Cette petite fille a du génie ! », s'écrie Anatole France. Tandis que Jean Moréas surnomme Anna « l'abeille de l'Hymette ».

Une poétesse était née, qui, durant trente ans, va publier une dizaine de recueils, des nouvelles et même trois romans (dont Le Visage émerveillé, en 1904, le journal d'amour d'une religieuse, qui fit scandale), susciter l'admiration de ses pairs les plus illustres (Barrès, Colette, Cocteau ou Valéry, entre autres), recevoir les honneurs et les récompenses les plus prestigieux : grand prix de littérature de l'Académie française, élection à l'Académie royale de langue et de littérature françaises de Belgique… En 1930, même, elle est la première femme commandeur de la Légion d'honneur.

Gloire et dépression

Mais la médaille a son revers. Si en public Anna de Noailles brille de tous ses feux, avec son charme « assyrien » (le mot est d'Anatole France), son esprit, sa folle volubilité (il semble qu'elle ne se taisait qu'en dormant, et encore), en privé sa vie n'est que souffrance. Dès 1912, sa santé se dégrade. Elle est en proie à un taedium vitae baudelairien que nul médecin ne sait guérir. Et ne s'en remet ni à la religion (elle n'a jamais été croyante) ni à la psychanalyse encore débutante. Elle reste de plus en plus souvent alitée, recevant dans sa « mansarde » du 40, rue Scheffer. Elle ressent durement la mort de ses proches, Proust, Barrès, Aristide Briand, ou encore celle de sa sœur, Hélène de Caraman-Chimay. La montée du national- socialisme en Allemagne l'angoisse et la scandalise. Ses dernières années verront alterner moments de gloire et dépression profonde. « Je meurs de moi-même », confie-t-elle à son amie la princesse Joachim Murat.

En 1930, elle se décide à rédiger ses Mémoires, Le Livre de ma vie, qui paraît en 1932. Mais elle n'aura eu le temps de raconter que ses seize premières années, sa passion pour la nature, ses admirations littéraires - Musset ou Hugo, mais aussi Loti, qu'elle rencontrera une fois et dont l'allure la décevra fort.

Anna de Noailles est morte le 30 avril 1933. Aucun ouvrage de la poétesse la plus encensée de son temps n'est plus disponible aujourd'hui. Cette réédition du Livre de ma vie la fera-t-elle sortir du purgatoire où elle se languit depuis trois quarts de siècle ?

 

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